Sexe, corruption et scandale

Voilà. J’ai capté ton intérêt. J’ai eu un ton clic.

« J’étais juste curieux », que tu vas me répondre. Ben oui, c’est ça!

On sort tous du même moule, on est « toute » pareil; on se nourrit du plus scabreux des scandales, de la plus horrifiante des tragédies. On adore se faire garrocher en pleine face d’épouvantables monstruosités, pour ensuite avoir la chance de s’offusquer collectivement. On syntonise la chaîne des nouvelles et on fait jouer en boucle l’apogée de la bêtise humaine. Parce que oui, on est bête, les copains! Et plus on se plaint, plus on nous en donne et plus on clique. Pis ça recommence!

Tout ça, c’est sans compter qu’on est insatiablement assoiffé sexe. Oh yes! Fais pas semblant, je te connais! Si ça titille moindrement notre instinct le plus primal et animal, on est captivé et on clique. Tu serais en train de balancer 15 assiettes sur ta tête en marchant sur un fil de fer tendu au-dessus d’un bassin rempli de piranhas, qu’une simple image à caractère Xrated te ferais perdre ton focus. En revanche, la photo d’un Calinours, pas tant! 😉

Sans nommer de nom (tu comprendras ici que ne pas nommer de nom, c’est nommer un nom!), quelqu’un a cru bon récemment de tester les limites du « clic » en postant une vidéo de lui-même accompagné du cadavre d’un suicidé. Encore plus récemment, ladite personne a récidivé avec des rats morts. Croix sur mon cœur, j’ai vu ça défiler dans mon fil d’actualité et je n’ai vraiment pas ressenti le besoin de creuser plus loin. Je n’ai même pas eu envie de vérifier si c’était bel et bien une vidéo légitime. Mais, je sais que je suis en minorité. T’as essayé de trouver les vidéos avant qu’elles soient retirées, avoue?! (Si tu ne sais pas de quoi je parle, il est probable que tu fasses une recherche Google , mais puis-je suggérer de finir de lire cet article avant?!) Je ne te juge pas, voyons. À vrai dire, je te comprend. Tu veux décider par toi-même de la gravité des fameuses vidéos avant de te faire rentrer une opinion de force dans la gorge. Toi aussi tu veux être au courant. C’est tout en ton honneur! (lire sur un ton sarcastique)

Je m’excuse. Tu remarqueras que mon ton habituellement jovial et rempli d’allégresse a pris, comme on dit, « le bord ». Je sais, ça ne me ressemble pas. Ou, se pourrait-il que je n’ai jamais voulu te montrer ce côté de moi? Ben oui, je me fâche des fois, franchement! Pis pas à peu près! (Mon pauvre chum le sait, lui.)

Le vedettariat nous est plus que jamais accessible et on a « les Internets » à remercier pour ça. Recule de seulement 15 ans et je n’aurais pas eu de sujet sur lequel écrire. Encore moins de « blogue » (Un quoi?). La célébrité est gage d’accomplissement en 2018 et très peu suffit pour l’atteindre: un téléphone cellulaire et une connexion Internet.

Le problème, c’est qu’on est blasé. On a tout vu. On veut du neuf. On scroll sans regarder, on scan sans loader. Mais on est obsédé par les shares et, plus encore, les likes. On vomit du contenu (sans contenu), tout en espérant générer du trafic. Peu importe la pertinence, tant que ça clique. Et, mon doux que c’est payant le clic!

On se fait bombarder à chaque seconde, pauvre nous. On a les synapses qui twitch pas à peu près! Mais, on est tellement accro qu’on s’en fou. On s’en fou de l’imbécillité et encore plus de l’insipidité. On a besoin d’être stimulé, mais surtout, on doit absolument rester connecté et on doit être joignable en tout temps. Dis-moi, à quand remonte la dernière fois où t’as osé aller prendre une marche sans ton cellulaire? Pire, la dernière fois où tu n’as pas ouvert Facebook durant au moins 24h? Peux-tu honnêtement passer une journée sans Internet? « Méchante folle, elle!? », entends-je.

J’ai l’air de la fille qui, ironiquement, crache sur la technologie et tout ce qui l’entoure et, simultanément, l’utilise pour faire reluire l’abus de cette dernière. Okay, bon point.

J’adore notre monde moderne et toutes les possibilités qui sont à notre portée. On tient toutes les connaissances du monde dans notre main, tout le temps et partout. On peut être ici et ailleurs à la fois. On peut même voyager sans même quitter son La-Z-Boy! 

« C’est un tort égal de pécher par excès ou par défaut. » – Confucius

Mais, avoue que ça commence à déraper pas à peu près! N’importe quel zinzin peut devenir célèbre en postant n’importe quelle connerie de nos jours. J’ai rien contre le contenu humoristique, au contraire, mais il y a toujours ben une différence entre une joke et un déversement d’entrailles en HD! Tu m’excuseras, mais si t’es le propagateur d’aberration, t’es pire que l’instigateur. Point final.

Tranche de vie: ma sœur a un cochon domestique. Il est un peu grognon, mais ben smatt pareil! Une de ses caractéristiques qui me fascine le plus, c’est sa capacité à être juste là, debout, à fixer le vide. Il ne fait rien d’autre. Juste ça. Ça peut durer plusieurs minutes. On trouve ça bien comique, mais surtout absurde et bizarre!

Moi, ça me fait me questionner sur la dernière fois où j’ai juste fixé le vide, en silence. Sais pas. La dernière fois où j’ai regardé les annonces à la télé plutôt que d’en profiter pour lire mes courriels ou checker Instagram? Euh… La dernière fois où je n’ai pas traversé la pièce en courant, en piétinant mon chien ( je n’ai pas de chien) au passage, pour vérifier qui me texte? Hum…

On s’en vient un peu nono, gang. Si on avait un compteur pouvant répertorier et comptabiliser toutes les heures passées à boire de la stupidité pure sur Internet, on serait gêné, je pense.

Vivement le jour où la pertinence prendra le dessus sur la facilité et où nul ne craindra de traverser la rue en courant le risquer de se faire passer dessus par une voiture conduite par un corps vidé de son esprit le temps d’un texto urgent.

Fin brutale.

Suggestions sous le thème de la substance:

Prendre conscience

Prendre une pause

Prendre soin de soi

 

 

 

 

 

 

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