Le 31

Voici revenu ce temps de l’année où une introspection rigoureuse s’impose. Celui où, pantalon déboutonné pour cause de trop de dinde et de tourtière, on tient à prendre de «bonnes résolutions» pour les 365 jours à venir. Avec une motivation aussi élevée que le solde de sa carte de crédit, on voit grand; par souci d’amélioration, certes, mais certainement par peur de s’encrasser. On voit le début d’une nouvelle année comme étant la chance de repartir à neuf, de se réinventer. On espère se retrouver à la même date l’an prochain, exhalté par la fierté de l’accomplissement.

Mais revient le 31 et à quelques minutes de «poper» le champagne, on en revient pas que déjà un an se soit écoulé. On a rien vu aller: «Le temps passe tellement vite!», qu’on se dit. Alors, le cycle recommence et on prend, encore, de bonnes résolutions.

On sait tous que le 22 février arrivé, rien ne va déjà plus. On est devenu amnésique et tout a déjà pris le bord.

Et si on traitait chaque jour de l’année comme un 31 décembre? Et si à chaque jour, on voyait le lendemain comme une chance de renouveau? Parce qu’en fait, le changement d’année est un concept inventé de toute pièce auquel on adhère et il ne s’agit en réalité que d’un coucher de soleil semblable à tous les autres. La continuité s’en fou, elle, de la page à laquelle t’es rendu dans ton calendrier. La continuité continuera, peu importe.

Alors voici ma résolution pour l’année à venir et toutes les autres ensuite: à tous les jours à 23h59, me regarder le nombril et me demander si je suis fière de ma journée et faire en sorte que le lendemain soit encore meilleur. Comme ça, ce sera toujours le 31. Oui, suivant le principe de  Le jour de la marmotte.

Ceci étant dit, je nous souhaite plus de vérité cette année. Mais pas «la vérité, toute la vérité, rien que la vérité». Non, juste la vérité constructive, celle qui améliore les choses. Parce que, oui, toute vérité n’est pas bonne à dire et, aussi, la vérité choque; elle provoque, elle fait réfléchir, elle fait agir. Je trouve qu’on a besoin de plus de vérité constructive. Dans le genre: se dire les vraies affaires, mais pas nécessairement se les garocher en pleine face…!

Disons que Mario ADORE ses nouvelles culottes carottées orange et vert. Toi, tu trouves qu’il a vraiment l’air imbécile. Ce n’est pas obligatoire de lui dire ton opinion, parce qu’à ce moment-ci, ça ne serait pas constructif. Il est très heureux lui, Mario. Pète pas sa balloune pour rien!

Par contre, si Mario te demande ton avis sur son pitch et que vraiment, tu crains qu’il passe réellement pour un imbécile, là tu pourrais lui dire la vérité… «constructivement».

Je veux plus de vérité dans ma vie et dans la vie de tous. Les sous-entendus, les non-dits, les impressions faussées par l’utilisation du mauvais emoji… ça déconstruit et ça nous fait ratatiner avant le temps. Je nous souhaite une vie vraieno filter

T’es en maudit? Dis-le à qui de droit en personne, pas sur Facebook. T’es en amour? Dis-le à ton chum en personne, pas sur Twitter. Tu te régales au resto? Dis-le au chef en personne, pas sur Instagram. Tu comprends le principe.

Soyons de vrais humains qui vivent ensemble pour vrai. Faisons que chaque journée compte. Devenons meilleurs chaque jour, pour nous-même et pour le bénéfice de tout le monde.

Alors, joyeux 31 et bonne et heureuse continuité! 🙂

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