T’es pas game!

Faut j’te raconte la fois où j’ai frôlé la mort. Sérieusement, j’ai passé à un fil d’y rester, littéralement. Genre que j’aurais voulu dire à tout le monde que je les aime une dernière fois; ce genre de «presque mort» là.  Pendue au bout de ma corde, j’étais totalement impuissante, je ne pouvais rien faire d’autre que de hurler à la vie.

Okay, je commence du début parce que là, je sens que tu capotes un peu.  Je suis en voyage à l’Île Maurice ( te, te, te, scusez pardon…!) et après avoir essayé le ski nautique (piètrement), la planche à voile (piètrement) et le pédalo (oui, piètrement), il ne restait qu’une chose: la paravoile! «Oh yeah!», que je me dis. «Comment je pourrais être poche à être assise à rien faire? Ça c’est mon genre d’activité!»

Depuis le début de la semaine, je vois le monsieur, son bateau et son parachute se promener au loin et  je trouve que ça a l’air ben trippant.  Donc, je réussis à convaincre mon chum de l’époque (qui a le vertige, dois-je mentionner), puis on s’informe à la réception des coûts, etc.  On se fait dire qu’il n’est pas affilié à l’hôtel et qu’on doit s’adresser directement à Mr. Paravoile.  On le trouve accosté quelque part, on lui paie les 150€ (ouch!) et on part.

Il est peut-être pertinent ici de te décrire Mr. Paravoile. (Non, c’est pas son vrai nom, voyons!) Il a environ 55 ans, taille moyenne, cheveux bleachés mi-longsbronzé avec une démarcation en forme de lunettes de soleil autour des yeux, camisole rose fluo, shorts vert fluo, pieds nus et une ancre de bateau tatouée (pâlie) sur l’épaule. Je pense même aussi un collier avec une dent de requin.  Il est ultra chill. Il ne parle pas beaucoup français, ni beaucoup anglais. Son speedboat blanc a évidemement beaucoup servi. Il est l’incarnation même du personnage stéréotype que tu t’attends et espère croiser sur une plage au milieu de l’Océan Indien. Cool, très cool!

Donc, on s’éloigne de la rive et je suis très fébrile. Je ne suis pas du genre téméraire moi, tu vois. Quand l’envie d’émotions fortes se fait sentir, je me promène toute nue dans la maison, genre.  Mais juste le jour, quand il fait soleil et que le reflet de la lumière sur les vitres extérieures fait que c’est presque impossible de voir en-dedans. C’est pas mal le maximum que je peux atteindre en matière de «prise de risque»! Donc, tu comprendras que d’aller me suspendre à un parachute attaché à un bateau, c’est quelque chose!

Mr. Paravoile arrête le moteur. Il n’y a qu’un seul harnais, donc c’est un à la fois. Bon, je suis vraiment déçue. Mais, dans tout mon orgueil, je dis à mon chum que j’y vais en premier, pour le rassurer. Et pour que ça soit fini plus au vite aussi! Là, je te dirais que je commence à avoir le p’tit genoux qui shake. Mr. Paravoile  m’installe dans le harnais et je le regarde là lui, et je me dis : «Je me demande s’il le check souvent son parachute? Pis vu qu’on l’a payé cash et que l’hôtel se dissocie de sa business, comment on peut être assuré que tout est réglo?»  Pendant que je me pose ces questions, je ne me rend pas compte que je m’élève déjà. Mr. Paravoile faisait dérouler la corde avant même que j’aie pu lui demander combien de temps au juste j’étais pour rester en haut!

Je monte, je monte, je monte… Je finis plus de monter! Je ne trouve pas ça normal… Sans compter qu’il vente vraiment beaucoup en hauteur. Je me tiens tellement fort pour compenser le poids de mes jambes qui ballottent au vent que j’ai les mains blanches. J’avais pas remarqué ça en quittant la rive, mais le ciel est noir, l’orage s’en vient. Je ne répond plus de moi, et à chaque «cric» et à chaque «crac» que font les cordes du parachute, je me sens me rapprocher de la fin. J’ai vraiment peur que ça lâche et de partir au vent comme une «baloune» perdue. Pour vrai, je ne me suis jamais sentie comme ça. Je respire tellement fort que je ne suis pas certaine si c’est moi-même ou le vent que j’entends.

«Me semble que c’est assez, là.» Je suis tellement haute que vue d’ici, je ne peux pas distinguer qui est qui sur le bateau. (Okay, oui, je suis myope…) Donc, dans mon esprit troublé, j’ai l’impression que ça fait une heure que je suis ici. Et j’ai vraiment le goût de ne pas mourir. Je veux descendre. Tout de suite.

T’ai-je déjà mentionné que je suis hyper orgueilleuse? Bon, cela étant dit, admettre que je suis pétrifiée me demande un énorme sacrifice. Mais là c’est une question de vie ou de mort et je me dis que ma fierté ne me suivra pas dans l’au-delà.

Je lâche un «Get me down!«. Rien. Ils n’ont surement pas entendu. «Get me dowwwwn!» Rien. Je crie de toute mes forces » Geeeeeet meeeeeee doooowwwwwwwwnnnnnn!» 

Après ce me qui me semble être une éternité de «Get me down» hystériques, je commence à redescendre. Et plus je me rapproche, plus j’entends rire.  Les deux sont ben crampés, pliés en deux là.

Au cas où tu voudrais connaître la fin de cette histoire, je n’ai pas «mouru» cette journée là. Je n’allais pas mourir et je crois bien que personne n’est jamais mort à cet endroit en faisant cette activité. Mon orgueil en pris une sale en pleine face, mais c’est pas mal tout.

Donc, non seulement je n’ai pas admiré le magnifique paysage vue des airs, j’ai eu l’air d’une cr*** de folle! Totalement irrationnelle, j’ai vraiment réussi à gaspiller un moment unique parce que j’aimais mieux me convaincre que j’allais mourir.

Il n’y aurait que deux peurs quoi soient innées: la peur d’un bruit fort et la peur de tomber dans le vide. Le reste, on s’est inventé des raison d’en avoir peur. Comme les araignées, les serpents, les abeilles, les clowns… Ce genre de niaiseries-là 😉 Puis, est venue la peur de faire des erreurs, la peur de se faire réprimander, la peur de l’échec, la peur du rejet…

C’est vrai, penses-y! Mets un bébé dans une pièce vide. Fais-y entrer un serpent. Le bébé, il fait quoi? Rien. Même chose avec une souris, un crocodile ou un scorpion. Aucune réaction. Ensuite, fais-lui entendre des mots comme: solitude, tristesse, défaite, épreuve, mort… Non, j’pense pas qu’il se mette à pleurer. Puis là, décharge un coup de fusil pour voir. BANG! Larmes et cris instantanés.

La peur, la vraie peur innée, sert à notre instinct de survie. À rien d’autre. Quand tu comprends ça, tout d’un coup, ce que ton collègue assis au troisième bureau en diagonale de toi dit à ton sujet à l’heure du lunch ne menace plus ta survie. La peur de ce que le monde va penser/dire est en soi la pire aberration de l’esprit humain.

Une peur infondée et acquise nous ralentit. En plus d’être contraire à notre instinct, ce genre de peur est inutile. Totalement.  Je parle d’avoir peur de ce qui pourrait atteindre notre intégrité psychologique et personnelle. Si un papillon de nuit virevolte autour de toi et que t’as peur de mourir, bon, tant pis pour toi! Si, en plus, t’es du genre à être freiné par la peur de te tromper, la peur de ne pas être bon, la peur de faire rire de toi… Hey boy! Je sais pas quoi te dire. Vraiment dommage.

Je trouve tellement qu’on passe à côté de choses fantastiques parce qu’on se fait des peurs. Imagines toutes les belles expériences qui t’ont glissé entre les doigts parce que t’avais peur de l’inconnu! Ou encore, les amitiés ou les relations amoureuses qui n’ont jamais vu le jour parce que t’avais peur de te faire répondre non à «Un café?».  Pis ta job de rêve sur laquelle t’as jamais postulé parce que t’avais peur d’être poche en entrevue. Ta liste est longue, j’en suis certaine. La mienne aussi.

J’aimerais beaucoup te dire que, depuis la fois où la grande faucheuse est venue me chatouiller les orteils, j’ai retenu ma leçon et je n’ai plus jamais eu peur de rien. Non, pas tout à fait. Par contre, je me connais. Je me vois venir de loin. Je sais quels genres de réflexes sont ancrés dans mon esprit et je m’efforce à les déjouer. J’essaie de décortiquer mon raisonnement quand la peur s’installe et bien souvent, je me trouve nouille en mausus!

Je ne sais pas encore si je vais retenter la paravoile un jour. Je ne suis pas encore totalement immunisée contre mes propres démons. C’est un work in progress. Sauf que tu ne m’entendras pas souvent dire: «Mais qu’est-ce que les gens vont penser?» Je m’en fais beaucoup moins avec des petites banalités maintenant, c’est trop épuisant.

Bon, j’te laisse. J’ai des bas blancs à aller acheter pour porter dans mes sandales…

NOTE: Aucun bébé n’a été blessé durant l’écriture de cet article.

Suggestions sous le thème de la peur 🙂

Activités haute adrénaline

La Solution NERTI

Black Mirror- «Playtest»

Lampe de nuit

 

 

À quelle heure déjà?

Je ne crois pas trop au hasard, moi. Mais la synchronicité, oui. Je suis également adepte du mystérieux, de l’inexplicable, de l’étrange. Tout ce qui donne une crampe à mon rationnel, j’adore! Donc, oui, j’ai un genre de petit kick sur Messmer et Derren Brown et je souhaite ardemment avoir la chance de les laisser infiltrer les confins de mon esprit un jour. Je suis fascinée par l’immense complexité de la conscience humaine, mais encore plus par la puissance infinie du subconscient.

Tout ce qui se passe entre nos deux oreilles à notre insu constitue depuis des lunes une source inépuisable de grandes études. Mythe ou réalité: l’homo sapiens n’utiliserait que 10% de sa capacité cérébrale. Moi je me dis que ce serait une absurdité en soi, non? Serions-nous condamnés à stagner à 10%, limités par les frontières de notre propre intelligence? Que se passerait-t-il si l’on atteignait 11%? Comment acquérir ce petit pour-cent de plus et devrait-on aspirer à 100%? Avec des films du genre de Limitless et Lucy, on aime croire au fait que notre espèce pourrait être tellement plus hot, si seulement on pouvait débloquer toute l’amplitude de nos capacités. Sans nécessairement avaler tout rond l’hypothèse du 10%, je m’intéresse pour vrai à toutes les recherches concernant: «comment mieux tirer profit de notre machine à penser». Je trouve ça bien fascinant.

Bon, si c’est le genre de réflexion banale qui me passe par la tête en prenant mon café du matin, tu trouves peut-être que je suis un peu trop intense pour cette heure de la journée. Okay, ben quelle heure de la journée est selon toi la bonne pour s’arrêter et s’interroger sur la puissance de notre mental? 17h? 22h? Je crois en fait que c’est à 4h du matin que tout se met en place. «De quessé?», que tu te demandes.

Je suis tombée sur cette conférence de Rives, un poète moderne américain, qui décrit à quel point il est devenu bien malgré lui obsédé par «4h du matin». Très, très bizarre comme sujet, j’en convient. C’est exactement pour ça que je capote! 😉 Tu dois absolument regarder cette vidéo. Ça dure juste 15 minutes, mais ça risque de changer ta vie. Je te jure. Tu ne peux pas rester indifférent, c’est impossible. Tu vas être contaminé, mais de la bonne façon. C’est tellement étrange et amusant comme phénomène que tu vas être content que quelqu’un d’autre se soit tapé ce lot de recherche et documentation à ta place.  C’est drôle, intelligent, sans prétention et captivant. Okay, on s’en reparle dans un quart d’heure… (sous-titres en français disponibles)

Malade, hein? La seule chose que j’ai trouvé à dire c’est : «Ben là, c’est quoi là…?» J’ai ressenti la même chose que toi après avoir visionné: confusion, incompréhension et sentiment d’être violé(mentalement!). Se passe-t-il quelque chose depuis des décennies sous notre nez (ou plutôt au-dessus!) et sans notre consentement?

Peu importe que ce soit une conspiration façonnée de toute pièce ou un message secret envoyé par des extraterrestres, je trouve ça très intriguant. Et, comme moi, tu vas commencer à remarquer que ce moment précis de la journée est porteur de mystère et jouit d’une certaine importance.

Exemple tiré de ma vie: Mon chum me parle de météo. Encore. Il me dit qu’il fera très chaud toute la nuit. En consultant son appli météo, il me dit: «Température ressentie à 4h du matin de 24°C .» Il n’a jamais vu ce vidéo, ni lui ai-je jamais parlé de ce phénomène.  Pourquoi a-t-il eu besoin de spécifier la température ressentie à cette heure en particulier? Sais pas. Je lui ai même demandé, sourire en coin :» Ah ouin? Pas à 3h, pas à 5h…? À 4h?» Et il a bien confirmé 4h du matin, sans comprendre pourquoi une telle discussion!

J’aime croire que rien de tout cela ne soit le fruit du hasard, mais plutôt une série d’éléments synchronisés. Pourquoi? Sais pas trop… J’aimerais bien entendre quelque explication logique que ce soit un jour, idéalement par quelqu’un dont le cerveau est au minimum à 98,5%, genre 😉 Bref, ça va me hanter pour le reste de ma vie et continuer d’alimenter mes interrogations sur la puissance de notre esprit.  Je compte bien m’en divertir! (freak!) En prenant conscience d’un phénomène comme celui-ci, c’est assez difficile de ne pas croire au fait que nous sommes tous inter-reliés par quelque chose de grand. En faisant une recherche rapide sur Google, une multitude de «choses» ayant lieu à 4h du matin peuvent être découvertes. Comme Rives le dit dans sa conférence, on aurait pu faire le même exercice avec n’importe quelle autre heure de la journée, hein? Vas-y… et reviens-moi là-dessus! En attendant, j’aimerais que tu me laisses en commentaire tes observations/expériences sur cette heure mystérieuse qui semble vouloir nous interpeller 🙂 Mais avoue que maintenant t’es infecté toi aussi!

Suggestions sous le thème 4h du matin 🙂

Museum of four in the morning (cliquer sur la flèche rouge pour enchaîner, fonctionne uniquement sur PC …ouais c’est plate je sais!)

Four in the morning – Série télé

4 Heures du matin – Julien Clerc

Vivre dans la nuit – Nuance

Connect four in the morning T-Shirt

 

 

Le syndrôme Bob l’Éponge

Pauvre ti-Bob! Je ne voudrais pas être à sa place. Non pour le fait qu’il soit irrévérencieux et jaune, avec des culottes et une dentition carrées, mais plutôt parce qu’il est intrinsèquement absorbeur. C’est sa caractéristique principale, en fait. En plus, il vit dans l’eau. Une éponge qui vit dans l’eau, gorgée en permanence. «Il ne doit sûrement pas s’en rendre compte», que je me dis. Il ne sait pas qu’il ne sait pas, pauvre lui. Continuer la lecture de « Le syndrôme Bob l’Éponge »